Stress et charge mental : quel impact sur la libido ?

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Rédigé par

Tristan Chevrier

Dernière mise à jour

28 avril 2021

Le stress peut-il être à l’origine d’une perte de libido ? En réalité, les choses sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. La libido (si tenté.e que l’on s’entende sur sa définition) implique en effet de nombreux facteurs : personnels, relationnels, socio-professionnels, familiaux, etc.

Et surtout, nous ne sommes pas égaux/égales face au stress : certain.e.s perdront toute envie de faire l’amour, quand d’autres prendront plaisir à fuir le stress justement en ayant des rapports sexuels. 

Donc, on pense souvent que le stress peut conduire à une absence de libido ; mais on oublie aussi souvent de dire que le sexe est un très bon anxiolytique naturel ! 

Alors, dans quelle mesure le stress peut-il gêner la libido et la sexualité ? Et plus important sans doute, comment et pourquoi les femmes subissent-elles ce qu’on nomme depuis quelques années, une “charge mentale” importante ? 

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Est-ce que le stress entraîne une perte de libido ?

En réalité, n’importe quel facteur psychologique (stress, anxiété, dépression, etc.) peut avoir un impact physique chez une personne : le corps et l’esprit sont intimement liés. Et donc, ce qui affecte l’un ou l’autre peut avoir des répercussions mentales et physiques. 

D’ailleurs, avant d’être un problème ou non pour la libido, le stress peut d’abord modifier notre excitation sexuelle : on a l’esprit ailleurs et on est moins disponible pour la détente et le plaisir sexuel. 

Mais comment les facteurs psychologiques peuvent-ils diminuer l’excitation sexuelle ?

Comme nous l’avons souligné, la libido implique de nombreux facteurs psychologiques, mais aussi physiques, hormonaux, relationnels ; le stress à lui seul cause rarement une perte de libido complète, justement parce que la libido ne repose pas entièrement sur l’état psychologique. 

Néanmoins, il peut participer à diminuer l’excitation sexuelle et avec le temps avoir des répercussions sur la libido. Et souvent, un état de stress s’imbrique autour d’autres facteurs psychologiques, comme un état de tristesse, d’épuisement mental ou de dépression ; ce qui a un effet direct sur ce qu’on peut appeler notre “élan vital”. 

Sans cet élan vital, qui nous pousse à avoir de nouvelles expériences, à “avoir envie de”, et bien,  on peut tout également perdre l’envie d’avoir des rapports sexuels ; ou bien avoir envie mais avec une excitation sexuelle moins forte. 

Et si cela est vrai dans le cadre de la sphère sexuelle, c’est à plus large échelle vrai dans la vie de tous les jours.

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Perte de libido : les conséquences physiques du stress

Un état de stress, de dépression ou d’épuisement mental peut avoir des répercussions physiques, en plus des réactions psychologiques dont nous avons parlés. 

Ces états psychologiques peuvent par exemple modifier nos sécrétions de dopamine, de sérotonine et d’ocytocine dans notre cerveau, des neurotransmetteurs bien connus pour leur rôle dans la sexualité et la libido. 

Ces neurotransmetteurs sont en effet impliqués dans l’anxiété et la dépression, mais également dans l’excitation sexuelle et la libido. 

S’agissant du stress, nous savons qu’il provoque davantage de sécrétions de type adrénaline, provoquant souvent chez une personne un état de contraction, de crispation, qui peut ne pas être non plus favorable à la libido.

En fait, un état de stress ou d’anxiété peut tout autant avoir des répercussions dans le cerveau, que des répercussions sur la circulation sanguine. Or, que ce soit chez l’homme ou la femme, les organes génitaux ont besoin d’être approvisonné en sang, ce qui influence directement un état d’excitation sexuelle ou non. 

Enfin, rappelons que toutes les personnes ne réagissent pas de la même façon au stress et que chez certaines personnes, avoir des rapports sexuels et des orgasmes permet de fuir le stress.

Comment retrouver sa libido et gérer le stress ?

Un élément de réponse est dans la question : on peut apprendre à mieux gérer le stress. Et pour ça, nous ne rappellerons jamais assez les bienfaits d’une bonne hygiène de vie axée sur l’alimentation, un sommeil récupérateur et une pratique sportive ou physique régulière. 

Le stress est en réalité un état psychique de détresse émotionnelle ou d’anxiété, qui modifie les sécrétions hormonales dans notre cerveau. Les mêmes neurotransmetteurs impliqués dans le stress et l’anxiété sont impliqués dans la sexualité et le bien-être : il faut donc chercher à provoquer les situations qui dopent leurs sécrétions !

L’alimentation, également via des phytothérapies, peut contribuer à booster certaines sécrétions hormonales ; on pense au zinc ou au tribulus terrestris par exemple, mais beaucoup de plantes peuvent avoir des effets relaxants, comme la camomille, ou des effets stimulant comme le bois bandé ou le fenugrec. 

Le mieux est de demander conseil à une sexologue directement en ligne !

Faire du sport : c’est la clé pour avoir une bonne libido ! Pourquoi ? Parce que lors d’une activité sportive, notre corps sécrète naturellement des hormones propices au bien-être ; donc on chasse le stress à coup sûr !

Concernant le sommeil, là aussi c’est une étape indispensable : on dit qu’avec une bonne nuit de sommeil, tout va mieux. Et ce n’est pas pour rien : le cerveau, lors du sommeil paradoxal, contribue à la bonne régulation hormonale dans notre corps. Ce qui aura un impact sur nos performances intellectuelles et physiques. 

Enfin, si vous traversez une période de stress ou des problèmes relationnels dans votre couple, nous vous conseillons d’en parler avec une thérapeute du couple en ligne. Des psychologues sont aussi à votre écoute sur Mia.co, et pourront vous conseiller des pratiques de détente, de relaxation, de méditation ou encore de sophrologie.

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Perte de libido : qu’est-ce que la charge mentale ?

Nous savons depuis plusieurs années que la santé mentale des femmes est davantage exposée à des facteurs de risque que celle des hommes. De nombreux facteurs individuels, relationnels, sociétaux, font que les femmes, à tout âge, souffrent de troubles mentaux.

Ayant un réel impact sur la santé physique et mentale des femmes, qu’est-ce que la charge mentale ?

Plusieurs facteurs de vulnérabilité sont reconnus par l’OMS, dont nous évoquerons les principaux, parmi des facteurs individuels, relationnels, communautaires et sociétaux. 

Perte de libido : des facteurs de vulnérabilité individuels ?

Selon plusieurs études récentes, les femmes vivraient en effet davantage d’événements psychiques critiques au sein de leur vie. Certains auteurs sous-entendent à ce sujet, que “les femmes et les hommes traitent et interprètent le stress et les émotions différemment“.

Mais cela reste encore à démontrer plus clairement, et surtout, cela semble être une explication un peu simpliste de la réalité. Car cela reviendrait finalement à dire que les femmes sont plus “faibles” psychologiquement parlant ; ce qui est toujours plus simple à reconnaître, évidemment.

Et surtout, on n’explique pas en quoi ces réactions au stress ou aux émotions peuvent être légitimes

Par exemple, nous savons que le stress chronique augmente dans nos sociétés ; si les femmes sont davantage vulnérables, c’est que nos sociétés sont très probablement plus dures pour les femmes. Et cela n’aurait donc rien à voir avec des facteurs prédisposants ou naturels. 

Prenons un autre exemple : une femme doit très souvent vivre avec l’idée qu’elle aura un salaire moins important qu’un homme ; elle doit aussi faire avec des périodes de vie parfois difficiles à gérer : infertilité, ménopause, expériences d’avortement, d’accouchement ou de parentalité… 

Comment dire alors, que les femmes sont plus vulnérables parce qu’elles traitent ou interprètent différemment le stress et les émotions ?

D’autres différences existent également entre les adolescents et les adolescentes ; les jeunes filles ayant souvent une plus faible estime d’elle, comme programmées par la société. On retrouve également une anxiété liée à l’image corporelle (pubs, films, médias, réseaux sociaux y participant) qui alimente des états dépressifs et des troubles alimentaires. 

La seule barrière à ces phénomènes sont l’éducation et l’instruction, qui constituent des facteurs de protection capables de donner aux femmes les armes nécessaires pour revendiquer l’égalité des sexes, condamner les violences domestiques, conjugales, etc. 

Les facteurs de vulnérabilité relationnels 

Cette charge mentale est également provoquée par les responsabilités familiales, l’éducation des enfants ou encore toute une logistique familiale qui repose malheureusement souvent sur leurs épaules. 

En plus de ça, nous ne rappellerons jamais la prévalence des violences sexuelles et conjugales que subissent les femmes, tous les jours. On estime qu’entre 15 à 71% des femmes dans le monde ont déjà été victimes de ce genre de violences de la part d’un homme, à n’importe quel moment de leur vie. 

Et ces violences sont hélas présentes dans tous les milieux socio-économiques, alimentant là aussi des états de stress post-traumatique. 

Les facteurs communautaires et sociétaux 

Beaucoup de facteurs culturels peuvent avoir un impact sur la santé mentale des femmes. Et d’ailleurs, selon les cultures, la détresse psychologique ne sera exprimée de la même manière ; la “dépression” ou “l’angoisse”  ne veut pas dire universellement la même chose. 

Tout comme on ne vit pas nécessairement un deuil de la même façon selon les cultures, les croyances, les religions… 

Donc les symptômes d’une détresse psychologique sont propres à chaque culture et il existe une forte relation entre le statut socio-économique, la position dans la hiérarchie sociale et la santé mentale des un.e.s et des autres. 

Nous savons aussi que les femmes sont davantage victimes de harcèlement, que ce soit au travail ou dans la rue, sur internet… Donc, même à stress égal sur un lieu de travail, la pression exercée sur les femmes par tous ces comportements engendre des inégalités fondamentales.  

Les femmes sont aussi plus touchées par les situations de burn-out, que ce soit au niveau professionnel ou au niveau parental. 

Enfin, beaucoup de sociétés reposent encore sur une vision traditionnelle des responsabilités entre l’homme et la femme, ce qui alimente là aussi les troubles méntaux. 

Par exemple, on retrouve souvent l’idée dans ces cultures que la femme doit être passive, soumise à l’homme et dépendante de lui, avec un devoir de prendre soin des autres, sans oublier les tâches ménagères non rémunérées…

Donc, nos sociétés doivent encore progresser et permettre par la législation de mieux protéger les femmes, notamment en cas de divorce, d’IVG ou de violences conjugales. 

Perte de libido, stress, charge mentale : ce qu’il faut retenir

La libido implique de nombreux facteurs physiologiques. Mais nous savons aussi que les facteurs psychologiques, lorsqu’ils constituent une détresse psychologique et émotionnelle, ont un impact réel sur notre bien-être – la sexualité participant au bien-être général.

Il ne faut pas pour autant créer des murs entre les individus ; chacun exprime, vit ses émotions de sa manière : il n’y a pas une façon plus juste de traiter ou d’interpréter le stress et les émotions. Et ce serait trompeur de croire que parce que nous naissons femme ou homme, nous interprétons les choses de telles ou telles manières. 

Justement parce qu’on ne veut plus faire rentrer les personnes dans des cases aussi facilement. 

Mais là où nous devons être clair et condamner systématiquement les différences, c’est lorsqu’elles servent des jeux de domination ou de pouvoir ; particulièrement quand cela implique la santé des femmes, mais de toutes les minorités à plus large échelle. 

Donc, oui, vous avez le droit d’être stressé.e et que cela nuise à votre libido ; vous avez le droit de dénoncer cette charge mentale ; vous avez le droit de revendiquer des libertés, mais aussi l’égalité des sexes ; mais surtout, ne restez pas seule quand une situation est à l’origine d’une détresse psychologique. 

Des sexologues, psychologues, thérapeutes du couple et sages-femmes seront toujours à votre écoute en ligne sur Mia.co

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