Baisse de libido chez la femme : où en sont les traitements ?

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Rédigé par

Tristan Chevrier

Dernière mise à jour

28 avril 2021

En 10 ans, la prise en charge des troubles sexuels féminins a beaucoup évoluée ; particulièrement pour le traitement des troubles de la libido.

Améliorant la prise en charge thérapeutique et la compréhension des dysfonctions sexuelles féminines, nous parlerons des phytothérapies, des traitements médicamenteux actuels et des traitements en cours de développement.

Définition, traitements et impact au quotidien, Mia vous informe des dernières nouveautés en matière de santé sexuelle liée à la baisse de libido chez la femme.

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Baisse de libido chez la femme : définition et prévalence

Définir clairement et de façon universelle les troubles de la libido est une entreprise complexe ; précisément parce que ce domaine manque de connaissances médicales. Donc, là aussi, le développement des traitements est compliqué.

Malheureusement, ces difficultés peuvent donner une « fausse impression » que la médecine ne s’intéresse pas aux troubles sexuels féminins, du fait qu’elle n’arrive pas à trouver de consensus objectifs et des repères précis.

Combien de femmes sont-elles concernées par un trouble de la libido ?

Il est aussi difficile de quantifier de manière précise la prévalence des troubles sexuels féminins : on estime que 7 à 43% des femmes de 18 à 65 ans peuvent être concernées.

Cette grande variabilité est la conséquence des difficultés à définir les troubles sexuels féminins et les critères d’évaluation ; en particulier la notion de souffrance psychologique et l’importance ou non de la prendre en compte.

Toutefois, nous pouvons remarquer que les troubles sexuels féminins augmentent avec certaines conditions particulières : ménopause, cancers, endométriose, maladies neurologiques, post-partum, traitements des maladies chroniques, etc.

Dans les faits, on peut retenir que les troubles sexuels féminins ne sont pas rares et concernent au moins 10 à 15% des femmes.

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Baisse de libido chez la femme : comment fonctionne la libido ?

La physiologie de la réponse sexuelle féminine, et en particulier de la libido, implique plusieurs facteurs mystérieux et complexes à déchiffrer.

Nous pouvons classer ces facteurs en 2 catégories :

  • Les facteurs neurobiologiques : œstrogènes, testostérone, progestérone, prolactine, ocytocine, sérotonine, dopamine, noradrénaline, etc.
  • Et les facteurs psycho-affectifs (interpersonnels, contextuels, personnels, etc.).

Les études récentes montrent que le désir sexuel et la réponse sexuelle féminine impliquent une large combinaison d’intérêts, de motivation, d’émotions, de récompense et de mémoire.

En réalité, l’ensemble de ces facteurs semblent s’intriquer, influencer et modeler la physiologie de la libido chez les femmes, plutôt que leur rôle pris de façon isolée.

En conclusion, tout ce qui peut perturber l’équilibre délicat de cette physiologie, peut provoquer un trouble de la libido, que cette perturbation soit d’origine neurologique, biologique, relationnelle, psychique ou environnementale…

Désir sexuel spontané et désir sexuel réactif

Pour résumer :

  • Nous pouvons admettre qu’il existe deux types de désir sexuel : le désir sexuel « spontané » (une sorte de pulsion) et le désir sexuel « réactif » (ou « réceptif ») à un stimulus ;
  • L’un concerne plutôt les hommes (le désir sexuel spontané) et l’autre les femmes (le désir sexuel réactif) ;
  • Les différents stimuli qui déclenchent une réponse sexuelle sont variables d’une personne à l’autre. Mais généralement, les stimuli visuels sont plus efficaces chez l’homme. Tandis que chez la femme, les stimuli semblent plus complexes, comme la représentation mentale que se fait la femme de son ou sa partenaire, ainsi que le contexte.
  • Quand une femme exprime un trouble de la libido ou de l’excitation, on distingue généralement le désir sexuel « inhibé », l‘absence d’intérêt pour la sexualité, et un désir sexuel « freiné » ; une persistance du désir sexuel, d’intérêt pour la sexualité, mais une difficulté à l’exprimer à causes d’éléments contextuels, personnels ou relationnels.
  • Dernièrement, tout ce qui peut altérer le bien-être ou l’état de santé, même infime, peut être à l’origine d’un trouble de la libido ; il faudra donc améliorer ces problèmes de santé également.

Même si ces points ne doivent pas être compris comme une règle fondamentale, ils constituent cependant des tendances fréquentes en consultation de sexologie, et peuvent ainsi constituer une base de connaissances intéressante.

Baisse de libido chez la femme : diagnostic bilan

Plusieurs questionnaires validés permettent de dépister un trouble de la libido et évaluer l’efficacité des traitements. Toutefois, en pratique quotidienne, ils sont très peu utilisés.

En effet, généralement, lors d’une consultation, la plainte et les symptômes décrits par une patiente suffisent à diagnostiquer une baisse de libido, et les examens pour confirmer ce diagnostic ne sont généralement pas nécessaires.

Le diagnostic à l’interrogatoire repose sur :

  • La vérification de l’historique physiologique et médical de la patiente ;
  • La vérification des traitements chroniques éventuellement en cours et l’interaction médicamenteuse ;
  • On effectue aussi un examen gynécologique et une évaluation afin souvent aussi de rassurer la patiente ;
  • Les dosages de la TSH et de la Prolactine peuvent être nécessaires en cas de troubles sexuels « secondaires » ou en cas de signes évocateurs ;
  • Vérifier les états psychologiques et un éventuel syndrome dépressif, ou un état de « mal être » ;

Les traitements d’une baisse de libido chez la femme : quoi de nouveau ?

Pendant longtemps, le traitement d’une dysfonction sexuelle féminine reposait sur les prises en charge psycho-sexologiques.

Progressivement, des traitements pharmacologiques ont vu le jour, avec des succès mitigés, jusqu’à l’arrivée récente de traitements spécifiques, qui nécessitent encore une réflexion quant à leur intégration dans une prise en charge globale.

Généralement, une information objective sur la physiologie de la réponse sexuelle et le fonctionnement sexuel, en plus d’un discours rassurant et informatif (origine multifactorielle des troubles) et le traitement d’une cause physique suffisent à améliorer le trouble sexuel.

Une thérapie de couple ou une psychothérapie est parfois envisagée. 

Dans les faits, la prise en charge des troubles sexuels féminins s’approche de plus en plus de celle des dysfonctions sexuelles masculines, en associant une approche psycho-sexologique et une approche pharmacologique, sans les opposer.

Les traitements pharmacologiques des troubles sexuels féminins peuvent être classés en 4 types :

  • Les traitements non spécifiques ;
  • Des traitements hors AMM ;
  • Des traitements spécifiques ;
  • Et les traitements en cours de développement. (cf. tableau 1) ;

Tableau des traitements d’une baisse de libido

Traitements Non SpécifiquesTraitements Hors AMMTraitements SpécifiquesTraitements en cours de Développement
Hygiène de vie (sport, sommeil…)
DHEATestostéroneTestostérone+ IPDE5 (Lybrido)
PhytothérapieIPDE5Flibansérine (USA)BremelanotideBrémélanotide
THS ménopause :EstrogèneTibiloneOspemifeneDHEA vaginale (USA)BuspironeBupropion  ZESTRAAlprostadilApomorphine

Les traitements non spécifiques

Ils consistent à améliorer l’hygiène de vie et principalement la qualité du sommeil. En rappelant bien évidemment, l’importance aussi d’une activité physique et sportive.

À elle seule, une mauvaise qualité de sommeil peut modifier et altérer la vie sexuelle ; son amélioration suffit parfois à résoudre ou améliorer les troubles sexuels.  

Quant à l’activité physique et sportive, il est reconnu qu’elle améliore l’état neuropsychique et la fonction sexuelle, lorsqu’elle est pratiquée de façon régulière, mais modérée.

Les Phytothérapies

Plusieurs phytothérapies sont déployées dans l’espoir d’améliorer et traiter la libido féminine. Cependant, les phytothérapies sont entourées de mythes ou d’effets de mode : les preuves d’efficacité sont très rares, d’un point de vue objectif, médical et pharmacologique.

Toutefois, le Tribulus Terrestris semble avoir des effets positifs pour la libido. On utilise cette plante depuis longtemps dans certains milieux sportifs et dans le monde des « body-builders » ; elle favoriserait la sécrétion de testostérone , améliorant ainsi le désir et le plaisir sexuel, principalement chez les femmes en péri ou post-ménopause.

Nous pouvons aussi citer les extraits de Damiane, de Fenugrec et de Grenade, ainsi que la L-Arginine qui semble bénéfique pour la circulation sanguine et donc pour les micro-circulations de la zone génitale.

L’aspect déterminant semble d’associer plusieurs phytothérapies, tout en ayant des produits de qualité et fiables, en suivant les indications du fabricant ; ces différents critères augmentent les chances d’obtenir des résultats satisfaisants avec la phytothérapie.

Le Traitement Hormonal Substitutif (THS) de la ménopause

On parle souvent de l’Estrogénothérapie comme une solution efficace pour améliorer le désir, l’excitation et le plaisir sexuel. Elle augmenterait aussi la fréquence et le rythme des rapports sexuels.

Mais son utilisation est controversée, notamment à cause d’un manque d’information quant à son utilisation au long terme.

Plus récemment, des experts ont publié une mise au point soulignant que les données sur les effets positifs de l’estrogénothérapie  par voie générale sont insuffisantes.

En revanche, en cas d’atrophie vulvo-vaginale (AVV), l’utilisation des formes locales d’œstrogènes pourrait contribuer à améliorer indirectement la sexualité et la fonction sexuelle, ainsi que l’utilisation de l’Ospemifène

La Tibolone pourrait aussi être bénéfique pour le désir et l’excitation sexuelle, mais là aussi, les conditions de sécurité sur le long terme sont encore floues.

Enfin, commercialisée aux USA et depuis peu en France, la Prasterone (DHEA) intra-vaginale semble améliorer la libido chez les femmes, en ayant un effet positif en cas d’atrophie vulvo-vaginale ou de syndrome génito-urinaire en cas de ménopause.

Les traitements hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché)

Plusieurs molécules hors AMM ont été utilisées dans le traitement des troubles du la libido féminine, avec des effets positifs rares.

  • La DHEA (DéHydroÉpiAndrostérone) par voie orale a parfois été utilisée, en cas de concentrations plasmatiques faibles de cette pré-hormone. Toutefois, son utilisation est encore trop compliquée. Le principal inconvénient est qu’elle augmente les taux d’œstrogènes et de testostérone de façon non maîtrisée, avec un risque d’effets secondaires masculinisant (pilosité notamment) ;
  • Les IPDE5 (Inhibiteurs de la PhosphoDiEstérase 5) sont les traitements « phares » de la dysfonction érectile. Malheureusement, chez les femmes, les résultats sont assez décevants et la prescription pour les femmes est très rare ;
  • Nous manquons de données fiables concernant la véritable efficacité (et de la sécurité en association avec d’autres psychotropes) du la Buspirone (anxiolytique non sédatif), du Bupropion (inhibiteur sélectif de la recapture neuronale des catécholamines) et de la Trazodone (inhibiteur de recapture de la sérotonine) ;

Les traitements spécifiques afin d’augmenter la libido

La testostérone est connue pour être l’hormone sexuelle masculine principale ; mais elle est aussi importante dans la réponse sexuelle féminine et la physiologie de la libido.

Son effet est donc intéressant pour traiter les troubles sexuels féminins. On évoque souvent l’intérêt de l’associer aux œstrogènes. 

Malheureusement, le patch de testostérone a été retiré du marché il y a quelques années.    Toutefois, les traitements en cours de développement n’abandonnent pas la piste intéressante des androgènes.

  • La flibanserine est un Inhibiteur de Recapture de la Sérotonine (IRS), sans effet psychotrope ou antidépresseur. Malheureusement, les résultats ne sont pas au rendez-vous, avec les mêmes effets secondaires que les IRS (antidépresseurs) en prise quotidienne (nausées, somnolence, céphalées, métrorragie et asthénie) ;
  • L’utilisation de la bremelanotide implique plusieurs effets secondaires qui rendent son utilisation controversée. En effet, son bénéfice sur l’excitation sexuelle est reconnu. Mais malheureusement, l’utilisation en injection sous cutanée (comme les piqûres d’insuline) est très contraignante. Et surtout, les effets secondaires sont gênants (nausées et maux de tête dans 50% des cas) ;
  • Le ZESTRA : il s’agit d’une huile essentielle botanique sèche conçue spécifiquement pour les troubles sexuels féminins. Elle doit être appliquée sur les lèvres et le clitoris, et peut améliorer les réactions génitales et la sensibilité. Son utilisation avec des patientes devrait permettre dans les prochaines années de valider ou non ses effets positifs sur la fonction sexuelle ;

Baisse de libido chez la femme : les traitements en cours de développement

Plusieurs effets secondaires ralentissent malheureusement l’élaboration de nouveaux traitements en cours de développement. Ils nécessitent donc encore une meilleure efficacité et une meilleure maîtrise.

En réalité, développer un traitement de la libido féminine est une tâche laborieuse ; justement parce que la physiologie de la sexualité féminine est complexe.

Voici une liste de plusieurs médicaments, qui verront peut-être le jour dans les prochaines années et présenteront une alternative thérapeutique :

  • La testostérone reste l’une des options les plus privilégiées, que ce soit par voie cutanée ou intra-nasale. Une autre piste serait d’associer la testostérone à un IPDE5, avec la difficulté d’administrer une dose d’androgène suffisante, sans effets secondaires masculinisant. 
  • Enfin, nous pouvons citer l’alprostadil en application locale ou l’apomorphine par voie orale. Ces molécules fonctionnent dans le traitement de la dysfonction érectile ; On doit encore confirmer leurs effets positifs chez les femmes.

Baisse de libido chez la femme : ce qu’il faut retenir

Les troubles sexuels féminins sont encore insuffisamment connus et leur physiologie est garde encore de nombreux mystères.

Pourtant, l’arrivée des tous premiers traitements spécifiques des troubles sexuels féminins pourrait progressivement révolutionner leur prise en charge médicale. Même si la thérapie psycho-sexologique est encore le socle principal des traitements de la libido féminine.

Aujourd’hui en France, parmi tous les produits commercialisés, ZESTRA est le seul spécifiquement pensé pour traiter les troubles sexuels féminins. Les études cliniques montrent que son efficacité est significative en comparaison du placebo ; reste à confirmer ses effets et sa sécurité d’emploi, mais les choses sont en bonne voie.  

Ses spécificités semblent lui conférer un profil intéressant, adaptable et flexible, à différentes options thérapeutiques. Espérons que les autres traitements en cours de développement viendront enrichir l’arsenal des traitements pharmacologiques.

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